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1984 (George Orwell)

Fiche pratique

Âge : 15 ans et +

 

384 pages

 

Éditeur : Gallimard

 

Prix : 21 €

 

Auteur : George Orwell

 

Note : 4/5


Résumé

Âgé d'une quarantaine d'années, Winston Smith habite à Londres au sein d'une civilisation bien différente de la nôtre. Dans cette société anti-libertaire et dystopique, la population est sans cesse surveillée et contrôlée, par l'intermédiaire d'une technologie de pointe. Le fameux télécran en est caractéristique. Ce boîtier a la forme d'une télé et peut à la fois recevoir et émettre des informations. Winston peut donc être vu ou entendu à chaque instant, où qu'il soit et quoi qu'il fasse.

Cette société, régie par l'idéologie du Sociang, repose sur le culte du « parti » et de son chef idôlatré : Big Brother. Le moindre geste ou chuchotement qui sort des rails autorisés peut être considéré comme un acte criminel envers le parti, et sévèrement réprimé.

Les dirigeants veulent en fait créer un monde nouveau, dans lequel ne subsiste aucune trace d'une éventuelle humanité antérieure. C'est pourquoi ils changent l'histoire à leur guise, et pire... ils changent la langue ! En effet, notre langue actuelle, appelée « obsoparler », est trop fournie, ce qui permet aux esprits de s'égarer, de s'ouvrir... Or, la restriction de la pensée passe par la restriction des moyens d'expression. C'est pourquoi le « néoparler » est en cours d'invention. Il permet de réduire drastiquement le vocabulaire disponible et donc d'empêcher le peuple de penser. De la même façon, le « doublepenser » est un concept imaginé par le parti pour dissimuler les aberrations scientifiques ou historiques édictées. Ainsi, un fervent membre du parti peut se douter que ce qu'impose le régime est faux, tout en sachant que c'est « vrai ».

Il paraît donc impossible et extrêmement risqué d'avoir une opinion contraire aux principes du Sociang. Pourtant, Winston Smith ne peut s'en empêcher. Il travaille au ministère de la Vérité, dont le rôle est de réécrire les documents historiques pour qu'ils collent à la « vérité » actuelle. Et depuis toujours, il sait, ou du moins il devine que le parti a tort. Une société différente existait seulement quelques années auparavant, et pour cause, il en a régulièrement des souvenirs.

Au fond de lui, il a toujours voulu lutter contre cela, et il a tant entendu parler de la Fraternité, le mouvement de résistance secret au parti, qu'il y est prêt. Mais il est impossible de savoir qui pourrait éventuellement en faire partie puisque tout le monde adopte le même comportement de dévotion au parti. A la place, il commence à rédiger un journal où il consigne toutes ses idées, même les plus obscures.
Et puis, un jour, il croise le regard d'un collègue et il devine : lui aussi est contre le régime, ils sont alliés sans le savoir ! Quelques temps plus tard, il rencontre une jeune femme avec qui il entame une relation secrète. Ensemble, ils tentent de résister, par l'amour et la pensée.
Commence alors une quête pour la vérité et la liberté, mais qui gagnera ?

Mon avis

Ce roman m'attirait depuis longtemps pour son côté dystopique et visionnaire. J'ai enfin pu le lire, et mes attentes ont été satisfaites. L'univers créé est formidable ; les personnages profonds, complexes et tous différents.
Le message transmis est fort : la société actuelle pourrait évoluer vers celle-ci car la technologie, utilisée à mauvais escient, peut s'avérer très dangereuse. Les libertés, essences d'une société saine, doivent donc à tout prix être préservées.


J'ai également apprécié le déroulé de l'intrigue. Le démarrage tranquille permet d'abord de s'immiscer dans le monde décrit. Puis l'accélération du rythme en même temps que celle de la vie de Winston est très intéressante. On retombe à la fin dans un rythme semblable à celui du début, au contraire de l'atmosphère, qui a radicalement changé. En effet, le couperet est tombé, et la situation est opposée à celle du début, ce qui se ressent dans l'ambiance. J'ai donc trouvé admirables ces variations de l'écriture en fonction de l'évolution du récit.
Côté richesse linguistique, je suis un peu moins enthousiaste. J'ai lu la dernière version de la traduction française, qui propose des innovations intéressantes par rapport à la première. Mais je trouve qu'il n'y a pas vraiment de style dans l'écriture du récit et que le tout est un peu fade. Car oui, la touche de piment littéraire apporterait certainement un relief supplémentaire à l'histoire.

Mais cela n'engage que moi, ce n'était pas la version originale, et ça n'enlève de toute façon rien à la qualité de l'intrigue et du message transmis. Cela reste est un excellent roman, et un monument de la culture littéraire, que je recommande vivement.


Un mot sur l'auteur

George Orwell est né sous le nom d'Eric Arthur Blair en 1903, en Inde, et il est mort de la tuberculose en 1950, à Paris. C'était un écrivain, chroniqueur et journaliste politique engagé, ce qui transparaît largement dans son œuvre.

Marqué par la Seconde Guerre Mondiale, il voulait faire « de l'écrit politique un art » et ses deux plus grands ouvrages, 1984 et La ferme des animaux, condamnent les troubles politiques de son époque, ainsi que les dangers du totalitarisme et du contrôle idéologique.

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